Mgr François Lapierre, notre évêque était un des 4 évêques canadiens au Synode (réunion d'évêques du monde entier) sur la nouvelle évangélisation. Le 21 octobre il écrivait un message dont voici le texte qui a été publié récemment.
Enfin quelques lignes sur la fin du Synode sur la Nouvelle Évangélisation et sur les suites que nous sommes appelés à lui donner.
Je voudrais d’abord souligner l’importance du message final. Dès le début, on y présente la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob (Jean 4, 5-42) comme une page d’évangile qui éclaire la route d’une évangélisation renouvelée.
Ce passage de l’évangile de Jean nous montre l’importance de la rencontre au cœur de l’annonce de l’évangile. Le Synode a donné beaucoup d’importance à cette expérience unique qui a fait dire à saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2,20). La proposition no 5 dit : « la Nouvelle Évangélisation est un temps de réveil, de nouvel encouragement et de nouveau témoignage que Jésus Christ est le centre de notre foi et de notre vie quotidienne. Elle invite chaque membre de l’Église à un renouveau de la foi, à un effort actuel pour la partager. »
Mais comment cela est-il possible? Nous savons que nous vivons dans une société où l’identité chrétienne n’est pas d’abord le fruit d’un héritage mais d’une nouvelle réception de l’évangile, et cette réception est impossible sans une nouvelle annonce. Le Synode a reconnu que c’est là une chance et un défi pour notre Église.
Dès le début du Synode, des Pères ont fait remarquer que, dans les documents préparatoires, on ne soulignait pas suffisamment l’importance de l’action de l’Esprit saint dans la Nouvelle Évangélisation. Un Père a rappelé que dans le livre des Actes, l’Esprit Saint est particulièrement présent au début d’expériences nouvelles de la foi. La proposition 36 affirme que c’est l’Esprit Saint qui ouvre les cœurs et les convertit à Dieu, qu’il est l’agent principal de l’évangélisation.
Une proposition, no 36, insiste aussi sur l’importance de la contemplation dans ce temps de Nouvelle Évangélisation. Un Père a fait noter « qu’être contemplatif comme l’est le Christ, c’est être ouvert à toute la plénitude que le Père veut insuffler en nos cœurs ». Cette attitude garde l’Église attentive à la Parole de Dieu et aux signes des temps.
Plusieurs propositions montrent que la Nouvelle Évangélisation n’aura pas lieu s’il n’y a pas une conversion pastorale (no 22). Le Synode souligne fortement la place de l’Église particulière (diocèse) dans ce nouveau temps de l’Évangile (no 41) et la proposition 44 insiste sur le fait que la paroisse a un pressant besoin de s’ouvrir à une vision missionnaire renouvelée.
Des propositions rappellent l’importance des prêtres, des diacres, des catéchètes, des personnes consacrées dans les temps actuels. Mais le Synode insiste sur l’importance des fidèles laïcs dans la Nouvelle Évangélisation (no 45) et sur la famille chrétienne comme Église domestique, et regarde avec lucidité les difficultés que vivent les couples et les familles aujourd’hui.( no 48)
Une grande importance est donnée à l’initiation chrétienne (no 38) et à la catéchèse. La proposition no 29 rappelle que les Conférences épiscopales peuvent demander l’institution du Ministère de catéchète.
Le Synode rappelle également l’importance de l’option pour les pauvres (no 31) et le fait qu’ils ne soient pas seulement des récipiendaires de la Nouvelle Évangélisation mais aussi des acteurs. Il en est de même pour les malades à travers qui le Christ éclaire son Église.( no 32)
Le Synode fait référence également à l’importance de l’œcuménisme et du dialogue inter-religieux. La semaine après le Synode, j’ai participé à une rencontre sur le dialogue avec les Juifs. Le souvenir de l’holocauste est un puissant rappel de l’importance du dialogue et de l’amitié entre les grandes religions.
Ce serait une erreur de croire que l’Église veut revenir au temps des Croisades. Une proposition (no 12) rappelle que l’enseignement du Concile Vatican II est d’une importance vitale pour la transmission de la foi dans le contexte de la Nouvelle Évangélisation. Nous connaissons toute l’importance que le Concile a donné au dialogue avec la culture au discernement des signes des temps.( no 5)
Des commentateurs ont trouvé ces propositions du Synode trop générales. Il faut les situer dans une recherche qui n’est pas terminée puisqu’elles serviront à produire l’exhortation apostolique qui apportera une conclusion à ce long et riche processus commencé avec les « lineamenta » qu’on pourrait traduire par « les grandes lignes » de la réflexion sur la Nouvelle Évangélisation.
Déjà, ce Synode a fait souffler un vent de Pentecôte sur l’ensemble de l’Église, il a su exprimer le désir ardent de renouveau qui brûle dans le cœur de bien des fidèles, aujourd’hui.
+ François Lapierre p.m.é.
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